La société cherche de plus en plus à se rendre l’inclusion des personnes en situation de handicap possible. C’est une bonne chose à condition de mieux comprendre les personnes handicapés, leurs besoins et spécificités. Cela est d’autant plus criant quand il s’agit d’une personne autiste.
En effet, faute de moyens et de compréhension, les autistes sont encore trop souvent écartés notamment du milieu scolaire.
Il existe des causes à l’échec de l’inclusion inhérentes à la personne autiste elle-même mais également des causes externes. Quelles sont ces différentes causes et comment y remédier ?
I/ Causes inhérentes aux autistes
La société a érigé en principe universel le fait que chaque individu aime avoir des interactions sociales et de nombreux amis.
Cependant, ce qui apparaît comme une norme pour la plupart des individus ne l’est pas lorsqu’il s’agit d’un autiste. En effet, les autistes rencontrent des difficultés non seulement à aller vers les autres mais qui plus est comprennent difficilement les codes sociaux, les intentions de leur partenaires de communication, les expressions du visage voire la manière d’aborder autrui.
Il est donc essentiel pour les personnes qui interagissent avec un autiste d’avoir un langage clair (éviter par exemple les expressions toutes faites qu’un autiste pourrait comprendre au sens littérale telle que « il pleut des cordes »), d’expliquer autant que possible à la personne atteinte de TSA ce qu’on attend de lui, exprimer clairement son ressenti par des mots et non par une expression faciale que la personne pourrait mal décrypter.
Il faut également avoir à l’esprit que pour de nombreux autistes les relations sociales sont susceptibles d’être anxyogène ou qu’elles ne présentent tout simplement que peu d’intérêt. En effet, un autiste ne ressent pas nécessairement le besoin d’être très entouré. Il a avant tout besoin d’interactions de qualité mais pas de quantité.
Une personne neurotypique se trouvera heureuse d’avoir de nombreux amis à recevoir, des sorties à faire en groupe mais cela ne correspond pas à la norme pour une personne atteinte d’autisme. Pour beaucoup d’entre elles avoir simplement un petit cercle familial est amplement suffisant.
Il est par conséquent essentiel de se rappeler de ne pas chercher à imposer une norme qui n’en est pas une pour les autistes et de ne pas les forcer à aller vers autrui s’ils n’en éprouvent pas le désir.
UN AUTISTE QUI RESTE TOUT SEUL N’EST PAS NÉCESSAIREMENT UN AUTISTE MALHEUREUX.
II/ Les causes externes entravant l’inclusion des autistes
a) Le manque de sensibilisation
Le manque de sensibilisation à l’autisme en France demeure l’une des principales barrières à une inclusion réussie des personnes autistes dans notre société.
Cette méconnaissance généralisée de l’autisme entraîne des malentendus et des préjugés tenaces, créant ainsi un environnement peu propice à l’acceptation et au soutien des individus touchés par ce trouble neuro-développemental. Les mythes persistants et les stéréotypes négatifs qui entourent l’autisme contribuent à l’isolement social, à la discrimination et à l’exclusion, entravant ainsi l’accès à l’éducation, à l’emploi et aux services essentiels.
Pour progresser vers une société plus inclusive, il est impératif de sensibiliser davantage le grand public, les professionnels de la santé, de l’éducation et de l’emploi, afin de créer un environnement plus compréhensif et accueillant pour les personnes autistes.
b) Le manque de formation
Le manque de formation appropriée constitue un obstacle majeur à l’inclusion réussie des personnes autistes en France.
Trop souvent, les enseignants, les professionnels de la santé, les travailleurs sociaux et d’autres intervenants ne sont pas suffisamment outillés pour comprendre les besoins spécifiques des personnes autistes ni pour mettre en place des approches éducatives et de soutien adaptées.
Cette lacune peut entraîner des frustrations, des malentendus et un manque de ressources pour les individus autistes.
Une formation adéquate est essentielle pour aider ces professionnels à reconnaître et à répondre aux besoins individuels des personnes autistes, favorisant ainsi leur intégration et leur participation pleine et entière dans la société française.
Investir dans l’éducation et la formation continue est un impératif pour briser les barrières qui entravent actuellement l’inclusion des personnes autistes.
c) Le manque de ressources allouées par l’État
Le manque de ressources allouées par l’État aux professionnels travaillant avec des personnes autistes représente un défi majeur pour l’inclusion de cette population en France.
Malgré les avancées dans la sensibilisation à l’autisme et la reconnaissance de ses besoins spécifiques, le financement insuffisant des programmes éducatifs, thérapeutiques et de soutien limite considérablement la qualité et l’accessibilité des services disponibles.
Les professionnels de la santé, de l’éducation et de l’emploi ont besoin de ressources adéquates, notamment en termes de personnel formé, d’infrastructures adaptées et de matériel spécialisé, pour offrir un soutien efficace aux personnes autistes.
Cela est d’autant plus vrai en ce qui concerne les AESH (auparavant appelées AVS) qui souffre non seulement du manque de reconnaissance de la profession, d’une formation lacunaire, d’une rémunération médiocre et d’un manque de perspective d’avenir.
En conséquence, de nombreuses familles se trouvent souvent confrontées à des listes d’attente interminables et à des services limités, compromettant ainsi les opportunités d’inclusion et de développement des personnes autistes en France.
Il est essentiel que l’État continue d’investir dans ces ressources cruciales pour garantir une meilleure qualité de vie et une pleine participation des personnes autistes à la société.
d) La discrimination et la stigmatisation des personnes autistes
La discrimination et la stigmatisation constituent des obstacles majeurs à l’inclusion des personnes autistes en France.
Trop souvent, les individus autistes sont confrontés à des préjugés tenaces qui les perçoivent comme « différents » de manière négative, ce qui limite leurs opportunités et leur bien-être.
Cette stigmatisation se manifeste à travers des regards désapprobateurs, des commentaires déplacés, voire même des exclusions sociales.
De plus, la discrimination peut se manifester sur le lieu de travail, dans les écoles, ou même dans l’accès aux soins de santé.
e) Le manque de coordination entre les professionnels
Le manque de coordination entre les professionnels qui interviennent dans la vie des personnes autistes en France représente un défi significatif pour leur inclusion harmonieuse dans la société.
Trop souvent, il existe des silos entre les différents secteurs, tels que l’éducation, la santé, les services sociaux et l’emploi, ce qui peut entraîner une fragmentation des services et une approche incohérente des besoins des personnes autistes.
Cette absence de communication et de collaboration peut engendrer des lacunes dans la prise en charge globale, conduisant parfois à des erreurs d’orientation, à des retards dans les interventions ou à un manque de continuité des soins.
Pour améliorer l’inclusion des personnes autistes, il est essentiel de favoriser une meilleure coordination entre ces différents acteurs, en mettant en place des systèmes de partage d’informations et des protocoles de travail collaboratifs.
Cela permettra de mieux répondre aux besoins individuels des personnes autistes et de créer un réseau de soutien plus efficace et cohérent à travers tout le spectre de leur vie.
En conclusion, il est essentiel d’œuvrer à mieux comprendre les autistes, les accompagner et développer les moyens tant matériels qu’humains pour permettre leur inclusion dans la société. Cela passe par un renforcement de la formation des professionnels encadrant les autistes, une meilleure coordination entre tous les services et des moyens matériels accrus.