Nous allons traiter dans cet article des intentions de communication comme nous avons précédemment abordé les prérequis visuels (pointage, attention conjointe, contact visuel, similitudes visuelles et permanence de l’objet) à la communication, le tour de rôle mais également l’imitation et le jeu symbolique.
Aujourd’hui, cet article vous propose de faire le point sur un prérequis à la communication essentiel et largement défaillant chez la plupart des enfants présentant un trouble du spectre autistique.
En effet, l’autisme affectant les capacités de communication, les intentions de communiquer s’avèrent problématiques pour les autistes.
Quelles sont les caractéristiques de ce prérequis ? En quoi est-il déficitaire chez les autistes ?Comment les aider à le développer ?
I/ Qu’est-ce qu’une intention de communication ?
Quand on pense aux intentions de communication, on imagine fréquemment que l’on parle de langage oral.
Or la communication passe par une multitude de forme. Chez le bébé tout juste né on observe déjà le développement des intentions de communication.
En effet, il communique ses besoins, ses ressentis par les pleurs, le langage corporel. Les intentions de communication peuvent donc se développer par de multiples aspects.
La grande difficulté à voir ce prérequis à la communication émerger chez les autistes est directement lié au fait que l’on considère que la communication passe obligatoirement par les mots.
Or l’oralisation est souvent le fruit d’un travail sur du long terme (mis à part pour le syndrome d’Asperger pour lequel les capacités de communication sont beaucoup moins impactées) quand celle-ci est possible.
Chez les enfants non verbaux, il sera préférable de développer les intentions de communication par le biais du langage corporel en travaillant notamment le pointage ou par la mise en place d’un outil de communication alternatif (utilisation de pictogrammes, langage des signes type Makaton).
II/ Comment développer les intentions de communication ?
Il est possible de favoriser les intentions de communication de plusieurs manières différentes.
Même si vous devinez les besoins de votre enfant, efforcez vous à l’inciter à les exprimer.
Vous pouvez par exemple mettre hors de sa portée un jouet ou un objet qu’il affectionne afin qu’il vous le demande que ce soit verbalement s’il en est capable ou par pointage.
Manger un aliment qu’il aime sans lui en donner sera aussi une occasion de l’inciter à communiquer. Attention toutefois à ne pas le frustrer outre mesure, cela peut aussi être une source de troubles du comportement chez les autistes.
Participer à ses jeux peut aussi être source chez l’enfant autiste de communication. Il lui sera en effet plus aisé d’interagir avec vous si vous partez de ce qu’il est en train de faire. Il est tout à fait possible que cela facilite également l’oralisation.
N’hésitez pas dans ce cas à émettre des commentaires sur son jeu, à nommer le jouet qu’il utilise en exagérant modérément sa prononciation par exemple en décomposant bien chaque syllabe (« Oh ! Quelle belle VOI-TU-RE ») ou en décrivant son jouet (« ce ballon est bleu »).
Ne devancez pas ses besoins mais essayez toujours au contraire de le mettre dans une position où il lui est nécessaire de faire des demandes.
Vous pouvez par exemple lui servir des petites quantités d’aliments dans son assiette afin de l’inciter à vous en redemander lorsqu’il a fini.
Jouer à cacher un objet et le chercher ensemble est aussi une excellente occasion de communiquer avec votre enfant.
Raconter une histoire, chanter une comptine surtout si elle s’accompagne de gestes (exemple : Tourne, tourne petit moulin) sont autant de moyens de développer la communication.
Au cours d’une lecture, vous pouvez aussi inciter votre enfant à interagir en lui posant des questions. Demandez lui par exemple de vous montrer un objet, un personnage dans le livre.
Offrez lui également la possibilité de faire des choix notamment au moyen de pictogrammes. Exemple : « Tu veux une pomme ou une banane ? »
Conclusion
Les occasions de communication sont nombreuses et peuvent se développer de bien des manières.
Favoriser l’émergence de ce prérequis est essentiel pour en développer de nouveaux comme l’attention conjointe, la verbalisation et le babillage, l’imitation, le jeu symbolique, …