L’épuisement autistique est un phénomène qui touche les personnes atteintes de TSA plus ou moins fréquemment selon les individus. Cependant, chaque autiste y fera face au cours de sa vie.
En effet, compte tenu de l’exhortation de la société à vouloir que les autistes se conduisent comme tout individu neurotypique, la négation si fréquente des particularités sensorielles (souvent considérées comme exagérées), les autistes se retrouvent trop facilement incompris. De cette incompréhension découle un sentiment d’abattement conduisant progressivement à un épuisement.
Qu’est-ce que l’épuisement autistiques, ses caractéristiques ? Quelles sont les causes à l’origine de ce phénomène ? Comment accompagner les personnes pour réussir à faire face à l’épuisement autistique ?
I/ Caractéristiques et causes de l’épuisement autistique
L’épuisement autistique (également qualifié de burnout autistique) peut se définir comme un état de fatigue physique et mentale, un stress accru et une capacité réduite à gérer les compétences de vie quotidienne, les stimulis sensoriels et / ou les interactions sociales, qui vient d’années où l’on a été énormément surchargé par l’effort d’essayer de répondre aux exigences qui ne correspondent pas à nos besoins.
Dans son blog neurodivergentrebel.com, Lyric nous livre son témoignage sur sa propre expérience de l’épuisement autistique. Elle nous explique comment l’exhortation de la société à vouloir que les personnes neurodivergentes dont font partie les autistes se conduisent comme personnes neurotypiques génère un stress permanent à l’origine de l’effondrement de la personne.
Une des autres causes d’épuisement est l’incapacité que les autistes ont à faire reconnaître leurs particularités sensorielles. En effet, combien d’autistes ont déjà entendu des phrases comme : « tu exagères, ce n’est pourtant pas grand chose », « arrête de te plaindre », … alors que les lumières, les bruits, les odeurs peuvent constituer une souffrance pour les autistes.
Un autre problème fréquent pour prendre en charge l’épuisement autistique est qu’il est trop souvent diagnostiqué à tort comme une dépression conduisant à la prescription de médicaments inadaptés. Il existe hélas encore de nombreux autistes qui ne sont pas diagnostiqué ce qui entraîne irrémédiablement des erreurs quant à la prise en charge de leur épuisement. Ce diagnostic inapproprié se révèle être à l’origine d’un grand nombre de suicides chez les personnes autistes.
On peut citer également parmi les causes conduisant à l’épuisement le camouflage social (la personne autiste cherche tant bien que mal à dissimuler son autisme), le manque de soutien de la société et même parfois des proches qui souhaitent voir la personne se conduire comme toute personne neurotypique (niant ainsi l’individualité de la personne autiste), le stress lié aux changements de vie (déménagement, changement dans les repères quotidiens, …), les manipulations des personnes malveillantes (beaucoup de personnes autistes ayant malheureusement une certaine tendance à la naïveté, elles sont plus susceptibles d’être victimes d’arnaqueurs, escrocs, pervers narcissiques, …).
Ces différentes causes jouent sur la capacité des autistes à surmonter les difficultés et a pour conséquence de les rendre inaptes à exercer les gestes les plus simples de la vie quotidienne. Tout devient alors source de fatigue (se laver, cuisiner, …) laissant penser que la personne autiste est paresseuse, négligée, fainéante. Le regard de la société sur l’épuisement autistique est trop souvent source de préjugés négatifs qu’ils convient de briser pour mieux accompagner les personnes et les aider à retrouver toute l’énergie nécessaire tout en prenant en compte leurs particularités sensorielles.
II/ Comment accompagner les personnes en étant d’épuisement autistique ?
Le premier point à considérer est de ne pas traiter la personne comme dépressive. En effet, la dépression se caractérise par un état de tristesse qu’on ne retrouve pas nécessairement dans l’épuisement autistique. Celui-ci est en effet caractérisé par un manque d’énergie, une incapacité à faire face aux tâches quotidiennes sans pour autant que la personne se sente malheureuse. En cas d’épuisement autistique, la prise d’antidépresseur trop souvent prescrit à tort s’avère nocive.
Respecter les particularités sensorielles des autistes est aussi un moyen d’éviter l’épuisement. Il est important que les autistes connaissent leur sensibilité et que leur entourage les respecte en permettant à la personne d’éviter les stimuli aversifs sans jamais les considérer comme abusif (lumières trop vives, bruits, odeurs incommodantes, …).
Il est aussi essentiel que les autistes cessent de culpabiliser de ne pouvoir se comporter comme des
individus neurotypiques et qu’ils soient à l’écoute de leurs propres besoins notamment sensoriels. Ce n’est qu’en étant pleinement conscience de leurs particularités, en s’octroyant le droit de ne pouvoir agir selon les injonctions de la société qu’il sera possible de mettre fin à l’épuisement autistique.
La société doit elle aussi accepter les particularités sensorielles des autistes et cesser de les considérer comme du cinéma. Savoir écouter le ressenti des personnes autistes (surtout si elles sont en mesure d’oraliser) est primordial et doit toujours se faire sans culpabilisation.
En conclusion :
Il est essentiel pour éviter l’épuisement autistique que les autistes connaissent leurs particularités sensorielles notamment au moyen d’un profil sensoriel de Dunn afin d’éviter les sensibilités source de fatigue et de lassitude entraînant une baisse d’énergie pouvant altérer la qualité de vie des autistes.