Partie I : dysfonctionnement intestinal et approche nutritionnelle de l’autisme
Hippocrate disait : « Que ton aliment soit ton médicament. » Cette maxime est d’autant plus applicable à l’autisme que le lien entre les troubles autistiques et le dérèglement du microbiote intestinal a fait l’objet de plusieurs études dont certaines, avancent que la dysbiose pourrait être à l’origine de la maladie (cette théorie bien que plausible nécessite encore d’être validée scientifiquement).
Toutes ces recherches sont unanimes pour déclarer que la dysbiose augmente les troubles autistiques.
Une alimentation permettant de soigner cette dysbiose peut contribuer à diminuer les troubles du comportement chez la personne atteinte de troubles autistiques voire chez certains enfants rendre l’autisme invisible.
Faisons un tour d’horizon des nutriments pouvant aider à réparer la paroi intestinale:
1/ Oméga 3
On le sait aujourd’hui, notre alimentation est très carencée en oméga 3. Le rapport entre oméga 3 et oméga 6 devrait être au minimum de 1 pour 5 (idéalement 1 pour 3). Or, il est la plupart du temps de 1 pour 20. Toutes les études ont montré qu’un taux plus élevé d’oméga 3 a un effet protecteur sur le système cardiovasculaire, la réduction des allergies, des inflammations et sur le cerveau. A contrario un ratio trop élevé en oméga 6 provoque des effets inverses.
Les meilleurs sources d’oméga 3 sont:
– Les poissons gras (se sont les sources les mieux assimilées par l’organisme) : Maquereau, Sardine, Hareng, Saumon, thon… Attention toutefois aux gros poissons fortement imprégnés en mercure.
– Certaines huiles (à utiliser en assaisonnement ou en fin de cuisson, les oméga 3 supportant mal la chaleur) : Noix, Lin, Colza, Canola…
– Les graines de chia, de lin et les noix
2/ Les probiotiques
L’effet de certaines souches probiotiques sur l’autisme a fait l’objet d’études parfois bien approfondies. C’est le cas notamment de Lactobacillus reuteri. Il a été constaté qu’une prise quotidienne générait une hausse de l’ocytocine (hormone de l’attachement souvent déficitaire chez les autistes), conduisant à une meilleure plasticité cérébrale et une diminution des cytokines pro-inflammatoires. parmi les autres souches utiles, on peut citer :
– des Lactobacillus : L. acidophilus, L. paracasei, L. plantarum, L. bulgaricus
– des Bifidobacterium : B. longum, B. infantis, B. breve.
3/Les compléments alimentaires
a/L’association de la vitamine C et du glutathion.
Cette combinaison permet de réduire le stress oxydatif souvent à l’origine de plusieurs symptômes autistiques. Il est préférable de choisir le glutathion encapsulé dans les liposomes (aussi appelé liposomal) et la vitamine C liposomale ou issue de bioflavonoïdes, ceux-ci étant mieux assimilés par l’organisme.
b/ L-Glutamine
Acide aminée qui soutient le système immunitaire, la L-glutamine joue un rôle essentiel pour réparer la paroi intestinale endommagée par la dysbiose.
c/ Le sulforaphane
Une étude menée par l’université John Hopkins (Baltimore, USA) a démontré qu’une supplémentation quotidienne en sulforaphane (substance naturellement présente dans les brocolis et dans une moindre mesure les choux-fleurs) avait contribué à des améliorations significatives des interactions sociales, de la communication verbale ainsi qu’une diminution des comportements répétitifs. On le trouve commercialisé sous le nom d’extrait de brocoli.
d/ L-tryptophane
C’est un acide aminé important puisqu’il contribue à la qualité du sommeil (vous pouvez aussi consulter l’article consacré aux troubles du sommeil).
Il est en effet le précurseur de la sérotonine et de la mélatonine.
Or, beaucoup d’autistes souffrent de troubles du sommeil (difficultés d’endormissement, réveils nocturnes, insomnies,…).
On trouve le L-tryptophane dans : le soja, le riz complet, les légumineuses, les légumes verts, les arachides, les viandes et volailles (en particulier la dinde),les œufs, les poissons, le chocolat, les bananes, les amandes, les noix de cajou, la levure de bière et les produits laitiers.
Les consommer en milieu de journée peut permettre à l’organisme de retrouver un sommeil de qualité.
Partie II : Approches thérapeutiques du dysfonctionnement intestinal en matière d’autisme
La dysbiose présente chez les personnes porteuses de TSA génère une prolifération de bactéries pathogènes ( notamment des clostridium) ce qui a poussé un certain nombre de médecin et chercheurs à se poser la question de l’intérêt de traiter l’organisme par des cures d’antibiotiques ou des produits naturels ayant un effet antibactérien.
1/ Les antibiotiques
Certains médecins (principalement au sein du réseau Chronimed) propose la prescription d’antibiotiques au long cours afin de réduire le troubles autistiques. Cela a pu s’avérer bénéfique à certains enfants mais il manque encore des preuves pour valider un tel protocole scientifiquement. Il est par ailleurs bon de rappeler que la prise prolongée d’antibiotiques peut entraîner une résistance des bactéries.
2/ Les antiparasitaires
Traiter les parasites peut, d’une manière générale,toujours s’avérer utile. Cela améliore le confort digestif de l’enfant et peut même générer une diminution des troubles en éliminant les douleurs abdominales que provoquent les parasites.
3/ Les huiles essentielles
Beaucoup d’huiles essentielles ont des propriétés antibactériennes. Nous citerons ici :
– quel que soit l’âge le laurier noble (laurus nobilis)
– à partir de 5 ans : le thym à linalol (thymus vulgaris CT linalol) qui posséde également des propriétés antiparisataires (il agit notamment sur certains vers intestinaux comme les oxyures, les ascaris ou le ténia)
– à partir de 8 ans : le curcuma de Java (curcuma xanthorrhiza) qui est lui aussi un antiparasitaire intéressant.
– pas avant 15 ans : la cannelle de Chine (cinnamomum cassia) et l’origan compact (origanum compactum).
Il est préférable, en particulier chez les enfants, d’utiliser les huiles essentielles par voie cutanée (diluée dans une huile végétale sauf si utilisation pure autorisée). La voie orale ne sera pas envisagée avant l’âge de 10 ans.
4/ Autres substances
Nous citerons : l’ail, l’extrait de feuilles d’olivier ou de pépins de pamplemousse ainsi que la propolis pour leurs effets bénéfiques sur le microbiote intestinal ainsi que d’autres aliments utiles pour améliorer le confort digestif chez les autistes dont nous traitons dans cet article.