Il existe différents types de structures pour accueillir les enfants autistes.
Certains se battent pour que les autistes soient mieux inclus dans la société à commencer par l’école quand d’autres prétendent qu’ils n’ont leur place que dans les institutions.
Quel est réellement l’intérêt des enfants autistes ?
L’école est-elle suffisamment accueillante pour permettre leur progression ?
Des approches alternatives sont-elles plus performantes et si oui, lesquelles ?
Le milieu médico-social (IME, hôpital de jour, CMP, CAMSP) est-il capable de faire progresser les enfants pour les rendre plus autonomes ?
Un accompagnement à domicile avec des prises en charge libérale par l’intermédiaire d’un SESSAD est-il souhaitable ?
Nous tenterons d’apporter des réponses à ces questions et d’autres encore dans cet article.
I/ Les structures scolaires classiques
Il est de plus en plus préconisé pour les enfants en situation de handicap en général et les autistes en particulier de faciliter leur inclusion dans les écoles classiques.
Dans les faits, cette inclusion s’avère bien difficile (nous l’avons déjà abordé dans l’article sur la scolarisation).
On y note un manque de moyens, de formation (que ce soit pour les enseignants ou les accompagnants) parfois même un manque de volonté de la part des équipes pédagogiques à rendre l’école inclusive ceux-ci étant persuadé que la place de l’enfant est en institution.
Si les autistes les plus légers sont ceux qui ont le plus de chance de parvenir à poursuivre leurs études dans le système ordinaire, les autistes considérés comme sévère sont souvent poussés vers la sortie (la plupart du temps on leur conseillera d’accepter une place en IME).
II/ Les structures institutionnelles
Il est important de faire le constat que la plupart des institutions ne sont toujours pas adaptées aux enfants autistes.
Si dans certains établissements, quelques enfants parviennent à réaliser des progrès (principalement au début de la prise en charge), le milieu institutionnel doit lui aussi faire face à un manque de moyens, de formation voire de volonté.
Encore trop de structures continuent à utiliser des méthodes inadaptées parce qu’ils n’en connaissent pas d’autres.
La formation des professionnels est encore loin d’être optimale. Ceux-ci sont souvent obligés d’effectuer des formations complémentaires pour être aptes à stimuler correctement les autistes.
La main mise de la psychiatrie dans ces établissements n’arrange rien et encourage le recours dès lors que l’enfant montre des signes d’agressivité aux psychotropes. L’enfant se retrouve ainsi condamné à une vie sous médicaments dont les effets secondaires ne sont pas anodins.
Il existe dans certains d’entre eux une violence institutionnelle. Combien d’établissement recourent encore à la contention face à des personnes en souffrance au lieu de rechercher la cause de leurs troubles du comportement.
Enfin, il est essentiel de bien comprendre que placer ensemble des enfants présentant une pathologie aussi lourde que l’autisme est loin d’être une très bonne idée. En effet, ceux présentant les symptômes les moins lourds finiront par adopter les comportements de repli, d’agressivité, … qu’il voient chez leurs camarades plus lourdement atteints. S’ils avaient réussi à faire des progrès au début, il y a un risque bien réel de régression ou d’augmentation des troubles par la suite.
III/ Les structures pédagogiques alternatives
Fondées sur les principes de bienveillance, de stimulation et d’apprentissage par le jeu ces pédagogies se révèlent particulièrement adaptées aux enfants autistes.
On trouve parmi ces pédagogies la méthode Montessori, la remédiation cognitive Feuerstein ou encore la méthode des 3i.
1) La pédagogie Montessori
Nous l’avons déjà abordé dans un précédent article.
Développé par le Dr Maria Montessori, elle a tout d’abord été élaborée pour des enfants présentant des déficiences intellectuelles. Le Dr Montessori souhaitait avant tout démontré que ces enfants étaient capables d’apprendre au moyen d’une pédagogie bienveillante axée sur le désir naturel de l’enfant d’apprendre.
Pari réussi puisqu’à ce jour cette méthode est présente partout dans le monde et s’adresse aussi bien aux enfants présentant des troubles comportementaux, des déficiences intellectuelles, … qu’aux enfants au développement typique.
Cette méthode s’applique d’autant mieux aux autistes qu’elle prône une structuration de l’environnement permettant aux enfants atteints d’autisme de disposer d’un espace rassurant et susceptible de faire progresser leur capacités cognitives ainsi que des supports d’apprentissage suscitant leur intérêt dans un cadre calme, serein et bienveillant puisqu’il interdit d’émettre un jugement face à l’échec pouvant être source de frustration, de dévalorisation de l’estime de soi à l’origine d’une augmentation des troubles du comportement ou d’un repli de l’enfant.
2) La remédiation cognitive Feuerstein
Elle consiste à aider l’enfant à apprendre comment apprendre. Pour cela elle a recours à un médiateur qui peut être un enseignant, un psychologue, un parent ou plus simplement un médiateur formé à la méthode.
Elle ne s’adresse pas spécifiquement qu’aux autistes mais vise à aider tout public à disposer des clés lui permettant de réaliser des apprentissages.
La remédiation cognitive peut s’adresser aux enfants dès l’âge de 3 ans permettant ainsi une prise en charge précoce.
Vous pouvez en apprendre plus sur la méthode Feuerstein ici.
3) La méthode des 3i
Nous l’avons évoqué dans l’article sur les différentes approches comportementales.
Cette méthode est un programme de stimulation intensive nécessitant de disposer d’une grande quantité de matériel, d’un espace suffisant afin de pouvoir stimuler l’enfant par le jeu ainsi que le recours à une équipe de bénévole en nombre très important (pas moins d’une vingtaine de bénévole pour un seul enfant).
Si cette méthode s’avère efficace, c’est très certainement en raison de la stimulation quasi permanente de l’enfant lui permettant de réaliser des apprentissages de manière ludique chaque jours.
IV/ L’accompagnement à domicile avec une structure de type SESSAD ou en libéral
C’est probablement l’accompagnement qui vous permet de décider des choix thérapeutiques pour votre enfant.
Il vous permet d’opter pour la méthode qui vous paraît la plus efficace pour votre enfant tout en ayant des prises en charge exclusivement choisies par vous.
Il est essentiel de savoir que les progrès que votre enfant peut réaliser dépendent à 90 % de l’entourage proche à commencer par les parents.
Cependant, mettre en place un tel accompagnement ne s’improvise pas. Il est essentiel de savoir que si vous souhaitez réellement opter pour une telle solution, vous aurez à remplir plusieurs fonctions auprès de votre enfant.
Vous devrez impérativement acquérir des compétences mais cela sera très certainement enrichissant.
Vous deviendrez progressivement l’enseignant référent de votre enfant (vous pourrez cependant être épaulé par un enseignant spécialisé) ce qui peut accroître par ailleurs vos propres connaissances.
Il sera aussi nécessaire que vous lui enseignez l’exercice physique ce qui au passage sera bénéfique pour votre propre santé. Vous pourrez par exemple opter pour réaliser avec lui des randonnées (si votre enfant est un bon marcheur) régulière à insérer dans son planning.
Bien évidemment, il est nécessaire de disposer d’un dossier MDPH très solide pour obtenir toutes les prises en charge nécessaires, pour pouvoir disposer du matériel adéquate pour stimuler votre enfant.
Il faut aussi de l’espace pour assurer la stimulation.
Ce n’est en aucun cas une prise en charge qui s’improvise. Mais en optant pour une telle solution, vous parviendrez très certainement à réaliser de bien meilleurs progrès chez votre enfant.
Rappelez-vous toujours qu’en tant que parents c’est bien vous qui connaissez le mieux votre enfant, comment il fonctionne, ce qui marche et ne marche pas avec lui.
En ayant confiance en lui et en vous, vous pouvez parvenir à vaincre les obstacles.
Sachez vous entourer d’une équipe à l’écoute. Une expression affirme qu’il faut tout un village pour élever un enfant.
Opter pour un SESSAD est sûrement une solution bénéfique puisque vous pouvez ainsi disposer de l’ensemble des professionnels nécessaires à votre enfant.
En parallèle, il peut être intéressant que votre enfant soit en contact avec d’autres enfants ne présentant pas de difficultés comme les siennes. Vous pouvez par exemple envisager de l’inscrire à une activité sportive, artistique ou culturelle. Il sera cependant fréquent que vous deviez l’accompagner ou le faire accompagner par un éducateur lors de ces activités.
De toute les prises en charge qui peuvent être proposées, seul le milieu institutionnel s’avère le moins bénéfique. Même si de plus en plus les professionnels de ces établissements font de leur mieux au vu des moyens qui leur sont alloués et des formations dont ils disposent, le fait de regrouper ensemble des personnes ayant de telles difficultés est toujours problématique et risque la plupart du temps de n’évoluer que très peu. Même si certains parviennent à faire des progrès, c’est toujours en raison de l’implication et des moyens matériels et financiers dont disposent les parents.