La méthode Montessori a été formulée au début du XXe siècle par la pédopsychiatre et éducatrice Maria Montessori (1870-1952).
Elle prône une approche bienveillante envers les enfants interdisant le jugement de ceux-ci en cas d’échec et cherche à promouvoir l’autonomie de l’enfant en le laissant explorer l’environnement sans contrainte pour lui permettre d’éveiller sa curiosité et sa soif naturelle d’apprendre.
Nous verrons dans cet article dans un premier temps comment s’est développé cette pédagogie et ses principes, puis nous étudierons les différents matériels à disposition, enfin nous aborderons l’application de la pédagogie Montessori à l’autisme.
I/ Montessori : son histoire et ses principes
1) Histoire et développement
Maria Montessori (1870-1952) est médecin et pédagogue italienne. Très tôt, elle s’intéresse à l’éducation des enfants déficients mentaux, revendique leur droit à l’éducation et à s’insérer dans la société.
Elle met au point une pédagogie axée sur l’autonomie de ces enfants, mettant l’accent sur la nécessité de ne pas frustrer l’enfant par un jugement en cas d’échec.
Constatant les bienfaits de la pédagogie sur les enfants présentant des troubles avec déficiences intellectuels, elle entreprend pendant 7 ans d’observer l’efficacité de la méthode sur des enfants au développement typique.
Face à des résultats attestant avec succès d’une telle pédagogie, celle-ci est largement diffusée à travers le monde au cours du XXe siècle (avec notamment la création de l’Association Montessori Internationale).
2) Les principes de la pédagogie Montessori
Elle souligne l’importance de ne pas émettre de jugement quant à la réussite ou à l’échec (elle ne préconise d’ailleurs pas l’emploi de récompense ou de punition) afin de ne pas entraver le désir naturel d’apprendre de l’enfant.
Le pilier central de la méthode est l’autonomie : l’enfant choisit lui-même ses activités en manipulant le matériel. L’enseignant n’est là que pour le guider dans son utilisation et lui permettre d’accéder à des conclusions source d’apprentissage. L’enseignant se montrera toujours bienveillant et observateur.
Par cette méthode, l’enfant apprend la tolérance, le respect, la dignité en les vivant au quotidien.
Cette pédagogie promeut également la discipline positive en développant l’estime de soi, le respect mutuel (chaque support n’étant disponible qu’en un seul exemplaire dans la salle de classe, les enfants doivent apprendre à attendre leur tour si un matériel qu’il désire est indisponible ce qui encourage le développement du prérequis à la communication qu’est le tour de rôle), l’autonomie et la motivation intrinsèque.
A savoir : la pédagogie Montessori n’encourage ni les récompenses ni les punitions.
II/ Le matériel Montessori
1) Les critères
Le matériel doit être :
– attrayant : très souvent en bois avec des dimensions adaptées (à l’âge, au développement psychomoteur de l’enfant), il doit susciter l’intérêt des enfants.
– concret : afin que les enfant s’approprient de manière concrète des concepts abstraits (mathématiques, règles de grammaire, réalités géographiques,…).
– doté d’une correction intrinsèque afin que l’enfant puisse vérifier en autonomie le résultat de sa recherche sans qu’un jugement pouvant entraver son estime en lui ne soit porté sur son travail.
2) L’organisation
Elle se fera :
– par aire : en fonction des stades de développement de l’enfant :
Les plus jeunes (0-3 ans) se concentrent sur le développement psychomoteur et sensoriel (au moyen de jeu de tri, d’imitation et d’acquisition du langage).
les 3-6 ans accèdent à du matériel de vie pratique, sensoriel, de mathématiques, langage et culture.
les 6 ans et plus disposent de matériels supplémentaires en géométrie, histoire ou biologie.
– en permettant une progression précise : chaque activité isole une notion servant à l’acquisition ou au perfectionnement d’une compétence.
3) Les différents matériels
a) Pour les tout petits
On trouvera des jouets :
– sensoriels : hochets, cubes.
– d’imitation : ménage, poupées et matériel de puériculture, etc.
– de motricité fine : puzzles et encastrements, plateau de tri, perle d’enfilage, métier à tisser, etc.
b) Pour les 3-6 ans
Le matériel aborde des notions plus élaborées notamment en :
– mathématiques : bâtons de comptage, puzzle de dénombrement, barrettes de perles colorées, cubes.
– langage : lettres rugueuses, alphabet mobile, puzzles de vocabulaire avec thème (animaux, véhicules, …).
c) A partir de 6 ans
Des apprentissages plus poussés avec du matériel plus complet sont rendus possible grâce à des jeux :
– mathématiques : apprentissage des opérations arithmétiques, des fractions, décimales, géométrie.
– de grammaire, conjugaison.
– géographiques : cartes, globes, puzzles.
– scientifiques : anatomie, poids et mesures, zoologie, etc.
III/ Montessori appliqué à l’autisme
La pédagogie Montessori ayant été pensé au départ pour des enfants présentant des déficiences intellectuelles, elle s’adapte très bien aux enfants autistes.
Preuve de la réussite de cette pédagogie : Maria Montessori a présenté les enfants déficients mentaux qu’elle avait entrepris d’éduquer grâce à cette méthode au certificat de fin d’études primaires et il s’est avéré que ceux-ci l’ont obtenu. Des enfants jugés inéducables ont pu rivaliser avec des enfants au développement typique grâce à une pédagogie entièrement individualisé et respectant le rythme, les préférences et les capacités de l’enfant.
Ces enfants ressentant la frustration et l’échec souvent plus intensément, cette pédagogie bienveillante (qui interdit d’émettre un jugement face aux erreurs de l’enfant) leur permet de préserver leur confiance et leur estime d’eux-même.
La structuration par aire ressemble par bien des aspects à celle appliquée par la méthode TEACCH.Celle-ci permet de structurer l’enfant par des repères visuels diminuant les troubles du comportement.
Par ailleurs, certaines écoles Montessori présentent des éducateurs formés aux méthodes comportementales comme l’ABA.