Les préjugés sont nombreux. Certains, malgré les découvertes sur les causes de l’autisme, ont la vie dure. Faisons le tour d’horizon de ces préjugés.
I/ L’autisme naît d’un trouble de la relation mère-enfant
Premier préjugé ayant pour origine les théories psychanalytiques formulées par Bruno Bettelheim et Léo Kanner, cette idée est totalement rejetée aujourd’hui par le milieu scientifique. Mais cette croyance continue de persister dans l’esprit de certains thérapeutes (exclusivement psychanalytiques). On sait à présent que l’autisme est un trouble neuro-développemental ayant des causes génétiques, environnementales et métaboliques (même si la recherche peine encore à en connaître les mécanismes).
II/ L’autisme ne touche que les garçons
Cette idée est on ne peut plus fausse. Cependant, il est à noter que les filles parviennent plus facilement à masquer leur autisme (on les considérera généralement comme timide, trait de caractère qui est souvent plus considéré comme féminin) ce qui occasionne des retards voire des absences de diagnostic. On compte cependant 1 fille pour 4 garçons autistes. Mais ce chiffre pourrait être plus élevé du fait des cas non diagnostiqués.
III/ Les autistes sont des génies
S’il est vrai que certains autistes peuvent exceller dans un ou plusieurs domaines en particulier les Asperger, d’autres présentent des déficiences intellectuelles. Il n’existe en effet pas une mais plusieurs formes d’autisme avec des potentiels variés en fonction de chaque individu.
IV/ Les autistes ne ressentent pas d’émotions
Cela est totalement faux. Les autistes ressentent les émotions comme toute personne. Ils ont cependant des difficultés à les exprimer. Et il est important de ne pas forcer un autiste à les exprimer car elles peuvent alors devenir envahissantes et lui faire perdre pied. Mais ne croyez surtout pas qu’ils n’ont pas d’empathie : si vous voyez un autiste réagir face à une personne blessée pour lui prodiguer des soins sans montrer la moindre émotion sur son visage, son empathie est bien dans ses gestes. Cela peut d’ailleurs parfois constituer une force pour ne pas subir des émotions incontrôlables dans des situations où il est important de garder la tête froide.
V/ Les autistes doivent fréquenter des écoles spécialisées
Rien n’est plus faux à la condition de s’en donner les moyens. Les autistes peuvent parfaitement réussir à l’école. C’est même une chance pour eux d’accéder à une meilleure socialisation et donc à une place dans la vie active. C’est aussi une plus grande ouverture d’esprit sur le handicap pour les enfants neurotypiques. Cependant, de nombreux obstacles se dressent encore en France pour réussir l’inclusion des autistes en milieu ordinaire : mauvaise vision de l’autisme au sein du personnel enseignant, manque de formation et de moyens des accompagnants, manque d’accompagnants (AVS, AESH), classes surchargées, …
VI/ Les autistes se savent pas travailler en groupe
S’il est vrai que beaucoup d’autistes sont plus efficaces dans le travail individuel, cela ne signifie pas pour autant qu’ils sont incapables de collaborer. Il est cependant souhaitable que les collaborateurs soient informés des particularités liées à l’autisme comme le fait qu’il est difficile pour la personne de regarder les autres dans les yeux. Une fois informés, ceux-ci seront plus à même de pouvoir travailler ensembles. Certaines associations (comme aspiejob) permettent par ailleurs de faciliter le travail au sein d’équipe des personnes touchées par l’autisme.
VII/ Les adultes autistes ne sont pas autonomes
Étant donné les diverses formes et degrés d’autisme, l’autonomie des adultes autistes est variable en fonction de chaque individu. Certains peuvent parfaitement mener leur vie de manière indépendante tandis que d’autres auront besoin d’un accompagnement tout au long de leur vie.
VIII/ Les personnes atteintes d’autisme ne fondent pas de famille
De nombreux autistes ont une vie affective, se marient, ont des enfants. Il est d’ailleurs un cas assez fréquent où des autistes qui n’avaient jamais été diagnostiqués (surtout des personnes atteintes du syndrome d’Asperger) finissent par être dépistés lors du diagnostic d’un de leurs enfants.
IX/ Les enfants avec autisme sont malpolis
Ce n’est pas parce qu’un enfant autiste ne dit pas bonjour ou merci qu’il faut en déduire qu’il est malpoli. Les autistes ont plus de mal à maîtriser les codes sociaux et la communication en particulier verbale.
Pour en savoir plus sur ce qu’est l’autisme, veuillez consulter cet article