Il est important de ne pas négliger l’aspect somatique de l’autisme en établissant un certain nombre d’examens médicaux dès le diagnostic.
En effet, il est fréquemment observé des troubles associés (également appelés comorbidités) chez les autistes.
À cela s’ajoute le fait que les douleurs, les maladies inflammatoires et autres troubles somatiques peuvent aggraver les troubles autistiques. Cela est d’autant plus vrai en cas d’autisme non verbal, les personnes ne parvenant pas à exprimer leur souffrance ou leur mal-être.
Quels sont les examens judicieux à établir lors du diagnostic ? Devant une aggravation des troubles, quels médecins ou spécialistes est-il souhaitable de consulter ? Où peut-on pratiquer les examens somatiques ? Existe-t-il des établissements spécialisés dans les troubles somatiques des personnes atteintes de TSA ?
I/ Les examens à établir lors d’un diagnostic d’autisme
Le tout premier examen à établir est vraisemblablement la prise de sang. Celle-ci permettra d’établir le profil génétique de la personne (il existe en effet des altérations de séquences ADN qui ont d’ores et déjà été identifiées mais également des troubles génétiques associés ou ressemblant dans leur symptômes à l’autisme comme l’X fragile ou le syndrome de Rett) ainsi que de vérifier d’éventuels troubles métaboliques tels que carences, allergies et intolérances (notamment alimentaires).
Une IRM (imagerie à résonance magnétique) permettra de comprendre et d’évaluer le comportement cérébral des personnes autistes. Il a été fréquemment observé des anomalies dans des régions du cerveau impliquées dans le langage et les interactions sociales. Une hypoperfusion des lobes temporaux (c’est à dire une diminution de l’apport sanguin de cette région) est également observée chez de nombreuses personnes atteintes d’autisme.
Un EEG (électroencéphalogramme) est également souvent effectué afin d’établir l’existence d’une épilepsie chez la personne autiste. L’épilepsie touche en effet jusqu’à 40 % des autistes.
La plupart de ces examens se pratiquent en milieu hospitalier notamment au sein des hôpitaux de jour ou des consultations spécialisées. Il est en effet préférable qu’ils soient réalisés par des professionnels aguerris aux soins spécifiques des autistes, les examens médicaux pouvant être source de troubles du comportement surtout chez des enfants ne pouvant exprimer leur ressenti, leurs peurs, …
II/ Soins somatiques et prise en charge de la douleur chez les autistes
De nombreux troubles somatiques peuvent toucher les autistes comme les maux de tête, les troubles digestifs, douleurs dentaires, etc. d’où l’importance d’une prise en charge adaptée incluant une évaluation de la douleur (cette évaluation peut se faire au moyen de la grille GED-DI).
Les douleurs peuvent en effet augmenter les troubles du comportement chez les personnes autistes en particulier chez ceux ne disposant pas de moyens pour l’exprimer. En cas de troubles persistant malgré les prises en charge comportementales et éducatives, il conviendra de consulter un médecin adapté afin de s’assurer qu’il ne s’agit pas de douleurs liées à l’existence de caries, de migraines, de maux de ventre (certains pouvant s’avérer relever d’une urgence vitale), …
1) Les soins dentaires
Les caries sont relativement fréquentes chez les autistes qui présentent pour la plupart une hypersélectivité alimentaire.
Il est donc nécessaire d’effectuer régulièrement un bilan dentaire.
Les associations SOSS et Rhapsod’if (pour l’Ile de France exclusivement) peuvent vous mettre en relation avec des praticiens adaptés aux personnes autistes.
2) Les soins somatiques
Un suivi régulier auprès d’un médecin généraliste qui connaisse les particularités liées à l’autisme de votre enfant est absolument nécessaire pour s’assurer que son développement physique reste harmonieux et prendre en charge les troubles aigus ou chroniques éventuels.
Les migraines touchant un grand nombre d’autistes, il peut être intéressant de mettre en place un traitement voire de consulter un neurologue.
Il est à noter toutefois que l’accès aux soins reste problématique pour de nombreuses familles confrontées à l’autisme d’un proche en particulier dans les déserts médicaux.
La grille GED-DI peut vous aider à évaluer la douleur de votre enfant et en cas de score élevé, il peut être conseillé de se rendre aux urgences afin d’y effectuer une série d’examens et d’analyse afin de ne pas passer à côté d’un trouble potentiellement grave.
3) La prise en charge de la douleur liée aux soins somatiques
Encore trop peu comprise par les professionnels médicaux, la douleur générée par les soins somatiques reste mal prise en charge.
Il n’existe à l’heure actuelle qu’une seule centre spécialisé dans la prise en charge des soins somatiques et de la douleur en France chez les personnes en situation de handicap mental et autisme. Il est situé à l’hôpital Barthélémy Durand à Étampes dans l’Essone.
La chaine YouTube du CRA (Centre Ressource Autisme) Réunion Mayotte propose quant à elle des vidéos d’habituation aux soins afin de réduire l’anxiété des autistes concernant les actes médicaux courants et de pouvoir consulter des praticiens dans de meilleures conditions.
Pour conclure :
La recherche continue de travailler sur les examens médicaux permettant de mieux prendre en charge l’autisme et de cibler des traitements toujours plus efficaces. Il reste cependant encore beaucoup de travail pour que l’aspect somatique soit réellement pris en compte. Ce n’est cependant qu’à ce prix que l’autisme pourra être pleinement amélioré.