Les recherches sur le chanvre ont permis de mettre en évidence que cette plante présente des vertus médicinales.
Malheureusement, l’usage de cette plante dont les vertus étaient déjà connues dans l’Antiquité , fut longtemps interdite en raison d’un usage détourné faisant d’elle une substance psychoactive aux effets ravageurs (accoutumance, ralentissement du système nerveux central, accélération du rythme cardiaque, effets hallucinogènes, …). Ces effets sont causés par la présence d’une molécule nommée Tétrahydrocannabinnol (ou THC) dont le seuil en dessous duquel la plante peut être commercialisé en Europe a été fixé à 0,3 %.
Ses molécules (cannabinoïdes) stimule un système de l’organisme qui assure l’équilibre de plusieurs fonctions vitales de l’organisme: le système endocannabinoïde.
Quel est le rôle de ce système, en particulier chez les autistes ?
Que peut apporter l’utilisation du chanvre et notamment l’huile de CBD aux personnes autistes ?
Est-il le remède miracle dont on vante partout les mérites sur internet ou bien doit-il s’intégrer dans une prise en charge plus globale ?
I/ Le chanvre et le système endocannabinoïde (ou SEC)
Découvert il y a 30 ans, ce système régule de nombreuses fonctions de l’organisme. On peut le considérer comme le chef d’orchestre assurant l’équilibre au sein de l’organisme.
Il assure en effet l’homéostasie au sein des cellules c’est à dire le maintien de leur équilibre.
Le SEC joue un rôle dans la plasticité neuronale, le contrôle des émotions, les capacités d’apprentissage qui sont autant de domaines déficitaires chez les autistes.
Son rôle est aussi majeur dans le système digestif, la régulation des inflammations et le contrôle de l’activité des cellules immunitaires.
Son rôle dans le spectre de l’autisme paraît plus que probable compte tenu de la mise en évidence d’un stress oxydatif et d’une dysbiose intestinale (dont nous avons déjà traité dans un précédent article)fre chez la plupart des autistes.
Il contrôle également l’appétit, la réponse au stress (et notamment la production de cortisol et d’adrénaline) ainsi que le fonctionnement du système cardiovasculaire (pression artérielle, vasodilatation)
La découverte de ce système a pu se faire grâce aux recherches sur le chanvre. On sait aujourd’hui que les molécules de cannabinoïde contenues dans celui-ci viennent se fixer sur les récepteurs du système endocannabinoïde pour les stimuler.
II/ Les recherches menées sur l’action thérapeutique du chanvre pour améliorer l’état des autistes
Le Dr Adi Aran, directeur du service de neurologie pédiatrique de l’hôpital Shaare Zedek de Jérusalem a mené une étude sur 60 enfants présentant des troubles autistiques et n’ayant pas vu d’amélioration de leur état au moyen de traitements conventionnels.
Cette étude consistait à administrer des doses croissantes d’huile de chanvre (CBD) contenant du THC (substance psychoactive du cannabis) dans un rapport de 20:1 (soit 5 % de THC). Rappelons que la législation européenne exige un taux de THC inférieur à 0,3 %. Le dosage a été porté à un maximum de 10 mg/kg de poids corporel.
Les résultats se sont révélés prometteurs.
En effet, l’étude a constaté des avancées très prometteuses comme :
– une amélioration significative des troubles comportementaux chez 61 % des patients.
– une meilleure communication chez 47 % d’entre eux.
– une diminution de 39 % des symptômes d’anxiété.
Par ailleurs 33 % des parents ont signalé une diminution de leur propre stress à la fin de l’étude.
Ces résultats montrant qu’il est possible de se montrer optimiste vis à vis de l’utilisation du chanvre en ce qui concerne le spectre de l’autisme ont encouragé l’équipe de recherche à mener une investigation de plus grande ampleur.
Ainsi une étude est actuellement en cours dans laquelle le nombre des participants a été doublé et les enfants répartis en deux groupes recevant soit l’huile de CBD soit de l’huile d’olive aromatisée.
L’étude se déroule en double aveugle (ni les chercheurs ni les patients ne savent qui reçoit quoi) et doit durer 12 semaines, suivi d’une désintoxication de 4 semaines avant de reprendre le traitement pour 12 semaines supplémentaires.
A l’issu de cette recherche, dont beaucoup espère des résultats aussi encourageants que lors de la première étude il pourra être clairement établi si le CBD peut faire partie de la stratégie de prise en charge de l’autisme.
III/ Le chanvre peut-il traiter à lui seul tous les troubles liés à l’autisme ?
Ces résultats bien que prometteurs ne permettent pas d’établir s’il s’agit du produit miracle pouvant solutionner tous les troubles présents chez les autistes.
Il est très certainement probable, si les résultats sont confortés, que le CBD puisse être intégré dans une stratégie de prise en charge plus globale.
Son rôle est très probablement bénéfique mais il est souhaitable d’y ajouter d’autres stratégies pour en optimiser les effets.
Ces stratégies peuvent être alimentaires comme un régime sans gluten ni caséine, cétogène ou paléo, des prises en charge comportementales et éducatives, de l’exercice physique, …
Il existe de nombreux témoignages de parents ayant testé le CBD sur leur enfant avec souvent des résultats tout à fait prometteurs.
Cependant, comme pour tout produit à visée thérapeutique, surtout s’il s’agit d’un produit pour lequel on ne dispose pas encore de suffisamment de recul, il est nécessaire de respecter un certain nombre de critères. La législation est claire à ce sujet : le taux de THC ne doit pas excéder les 0,3 %.
Il convient de vérifier auprès du vendeur de la qualité du produit et du respect des normes. Si celui-ci n’est pas en mesure de vous fournir toutes les analyses permettant de justifier de la qualité de son produit, il est préférable de se tourner vers un concurrent plus sérieux.
Il faut bien aussi constater qu’étant un produit nouveau sur le marché, les arnaques sont malheureusement monnaie courante sans parler des prix relativement prohibitifs.
Les pharmacies commencent fort heureusement à commercialiser les huiles de CBD et cela me paraît être une meilleure alternative en terme de qualité.
Bon article qui met en avant les bons côtés sans négliger les précautions à prendre.