Il s’agit bien là de la question à laquelle il est le plus difficile de répondre. De mon avis personnel, il est souhaitable de tout mettre en œuvre pour que votre enfant ne connaisse jamais le milieu institutionnel. Loin de moi l’idée de critiquer le travail des professionnels qui y travaillent, de plus en plus d’établissements fort heureusement ont modifié les pratiques inadaptées qui perduraient (héritage du lobby psychanalytique) et ont adopté des méthodes plus efficaces pour prendre en charge les enfants autistes. Le véritable problème, et cela ne concerne pas que l’autisme, est que placer ensemble des enfants rencontrant des difficultés ne fait qu’accroître les difficultés de chacun et mutualise leurs différents troubles (notamment ceux du comportement). Ce serait comme si une école avait deux classes de même niveau : une de très bons élèves et une de moyens et médiocres. Immanquablement, l’écart entre les deux classes ne ferait que se creuser. Il est souhaitable par ailleurs que les enfants autistes aient des modèles de référence comportementale adaptés afin de pouvoir les reproduire par imitation.
D’autres solutions peuvent être adoptées dans les cas où l’enfant n’est manifestement pas apte à suivre dans une école ordinaire comme des pédagogies alternatives tel que Montessori ou une prise en charge avec scolarisation à domicile au moyen d’un SESSAD.
Il est par ailleurs important de ne pas céder aux pressions des écoles qui restent encore mal adaptées pour accueillir les enfants autistes. Cependant, vous pouvez recourir à l’aide d’un professionnel formé aux méthodes adaptés pour les autistes. Celui-ci pourra intervenir auprès des enseignants pour les informer sur les techniques à adopter avec votre enfant, aménager l’environnement (utilisation de supports visuels, structuration de l’espace pour permettre de réduire les troubles du comportement, …), les former à l’utilisation des outils de communication alternatifs et/ou augmentatif (PECS, Makaton).