Le gluten et la caséine sont deux protéines souvent incriminées dans les troubles du spectre autistique (nous l’avons déjà évoqué dans l’article traitant du dysfonctionnement intestinal).
Même si on ne connaît pas encore précisément comment elles occasionnent des dommages neurologiques chez l’autiste (on suppose qu’elles seraient dégradées au niveau de la paroi intestinale sous forme de peptides opioïdes* (le gluten et la caséine transportant en effet des molécules opioïdes).
Elles passeraient alors la barrière hémato-encéphalique en entraînant sur leur passage des métaux lourds comme le mercure ou l’aluminium (une étude du Pr Exley au Royaume Uni a d’ailleurs révélé l’existence de concentration anormalement élevé d’aluminium dans le cerveau d’autiste décédé sans que l’on sache pour autant si cet aluminium est d’origine alimentaire ou vaccinal).
Il est à noter qu’un nombre important d’autistes présentent des troubles digestifs (selon certaines études le nombre peut atteindre 80%) tels que diarrhées chroniques, constipation, ballonnement, douleurs abdominales.
Un régime éliminant le gluten et la caséine permet, en fonction de chaque enfant, de voir des progrès parfois extrêmement spectaculaires (en effet, certains parents ont vu leur enfant se mettre à parler uniquement par la mise en place d’un tel régime).
Chez certains enfants les progrès sont plus infimes mais la plupart du temps, l’enfant en tire un bénéfice ne serait-ce qu’en terme de confort digestif ce qui peut l’amener à réduire certains troubles causés par les douleurs abdominales (en particulier les comportements agressifs et l’agitation).
Quoi qu’il en soit même une amélioration minime reste toujours un bénéfice permettant par la suite de travailler plus sereinement des compétences qui seront utiles en terme d’autonomie, de cognition pour la personne autiste.
Il est cependant à noter une aggravation des symptômes en début de régime comme en témoigne beaucoup de parents avant de pouvoir constater des améliorations (celle-ci s’observant généralement après au moins 3 semaines de régime strict).
Quels sont les aliments contenant du gluten ou de la caséine ? Y a-t-il des pièges à éviter ? Quels sont les produits de substitution ? Nous allons répondre à ces différentes questions.
I/ Le problème du gluten chez les autistes
1) Les produits contenant du gluten à évincer
On retrouve le gluten exclusivement dans un certain nombre de céréales. Le moyen mnémotechnique pour retenir leur nom est des lettres du mot SABOT : Seigle, Avoine, blé, Orge et Triticale (qui est un hybride de blé et de seigle). Ces céréales ayant des dérivés, veuillez vous reporter au tableau ci-dessous :
Céréales | Dérivés |
Seigle | |
Avoine | |
Blé | Boulghour, kamut ou blé khorasan, épeautre (petit et grand), froment, seitan, farro, dinkel, blé Einkorn, fu |
Orge | |
Triticale |
Pour plus d’information, consultez le site : www.afdiag.fr
2) Par quelles céréales remplacer le gluten ?
Il existe de nombreuses alternatives au gluten.
Il est cependant à noter que les céréales sans gluten sont friables (le mot gluten vient du latin signifiant colle).
Leur travail s’avère donc plus délicat (il est cependant possible d’améliorer la texture des préparations sans gluten par l’ajout de certaines farines ou fécules tel que l’arrow root).
Vous pouvez aisément le remplacer par : le riz, le sarrasin (flocons et farine), les farines et purée de châtaignes, de quinoa, sorgho, millet, manioc (y compris la fécule appelée tapioca), le maïs (à limiter parce que pro-inflammatoire), l’amidon de pomme de terre, l’amarante, le teff.
Bon à savoir : afin de donner une certaine consistance aux préparations (pain, gâteaux,…) il peut être nécessaire de mélanger plusieurs farines ensembles. Il existe des mélanges de farines sans gluten prêt à l’emploi mais leur qualité est discutable. Vous pouvez également y ajouter du psyllium qui aura un impact positif sur la digestion (notamment en cas de constipation).
II/ Les méfaits de la caséine sur les autistes
1) Les sources de caséine
On la retrouve dans tous les produits laitiers. Il conviendra d’éliminer le lait, les yaourts, le fromage, le beurre, la crème fraîche.
Attention à bien lire les étiquettes de produits. Le lait se cache en effet dans de nombreuses préparations industrielles (parfois sous le nom de lactose, lactosérum ou petit lait).
Afin de pallier à ce problème, la meilleure des solutions reste toujours de privilégier une cuisine faite maison où vous saurez toujours ce que vous donnez à votre enfant.
Cela peut sembler contraignant mais les bénéfices qui pourraient en découler en valent sûrement la peine.
2) Précaution
Un régime sans caséine s’il est mal conduit peut occasionner une carence en calcium.
On augmentera la part des aliments qui en sont naturellement riches : Sardines, amandes, soja, épinard, certaines eaux minérales (Hépar, Courmayer, Contrex, Salvetat, Vittel…).
Il peut être utile d’envisager une supplémentation.
Effectuer un régime sans gluten ni caséine même s’il peut être extrêmement bénéfique ne s’improvise pas. Il est essentiel d’être accompagné dans ce choix par un professionnel compétent afin d’éviter les carences. Des supplémentations peuvent par ailleurs être souhaitables, les autistes y étant particulièrement sujets.
*Les opioïdes sont des molécules qui se comportent de la même manière dans l’organisme que la morphine.