Tout le monde sait qu’une activité physique régulière ne peut être que bénéfique pour tous.
Chez les autistes en particulier, qu’est-ce que l’exercice physique peut apporter ? Peut-il contribuer à la diminution des troubles ?
Tous les sports sont-ils bénéfiques à l’ensemble des autistes ou doit-on préconiser une activité en fonction de chaque personne ?
L’exercice physique permet-il aux autistes d’être plus concentrés dans leurs apprentissages ?
Cet article vous propose de faire le point sur ces différentes questions.
I/ Les bénéfices de l’exercice physique pour les autistes
Il est prouvé que l’exercice physique contribue à la réduction du stress.
Or on sait de manière irréfutable que le stress est un facteur d’aggravation des troubles du comportement chez les autistes.
Le sport améliore également la coordination. Or comme nous l’avions déjà abordé dans l’article qui lui était consacré, 80 % des autistes souffrent également de dyspraxie.
Il permet aussi de mieux connaître le schéma corporel, de maîtriser l’aspect sensoriel.
C’est aussi un excellent moyen pour développer l’attention, la concentration, la communication (verbale et non verbale) et les interactions sociales au sein du groupe (‘autant plus en ce qui concerne les sports collectifs).
Il complète la prise en charge éducative en permettant à l’enfant de se sentir mieux dans son corps ce qui aura pour effet de le rendre plus réceptif aux apprentissages scolaires, de développement de l’autonomie,…
II/ Faut-il choisir une activité d’exercice physique inclusive ou un club spécialisé ? Et quels aménagements sont nécessaires ?
Je l’ai maintes fois évoqué, l’inclusion est toujours préférable.
Cependant, il faut bien constater qu’en fonction des capacités de l’enfant, tous les clubs inclusifs ne sont pas aptes à accueillir certains profils. Il est donc essentiel de se renseigner en tout premier lieu auprès du club.
Il est également important de vérifier que le club dispose d’au moins un animateur référent formé au handicap. Dans le cas contraire, il peut être utile de recruter un éducateur ou accompagnant (avec suffisamment de notion sur l’autisme) qui s’occupera exclusivement de l’enfant pendant l’activité.
Une activité inclusive aura l’avantage de susciter davantage d’interactions étant donné que l’enfant se trouvera en présence d’enfants pour lesquels les interactions sociales ne présentent pas de difficultés majeures. Il se peut même que cela l’incite à communiquer verbalement ou au moyen d’un outil de communication alternatif.
Dans les cas où l’inclusion s’avère impossible, une activité dans un club spécialisé sera cependant bénéfique même si les bénéfices en terme d’interactions sociales et de communication seront moindres.
III/ Quel exercice physique privilégier et où trouver un club ?
Vous trouverez aisément des activités sportives à proximité de votre domicile grâce aux sites suivants : handiguide des sports, sportadapte.fr, handisport.org.
En ce qui concerne le choix du sport, il dépend de plusieurs facteurs propres à chaque enfant. En effet, il existe chez les autistes d’énormes disparités d’un enfant à l’autre.
Certains sont hyperactifs tandis que d’autres ne bougent presque pas. Il existe des enfants qui ressentent un besoin constant de mouvements alors que d’autres préfèrent la tranquillité.
Il convient également de tenir compte des préférences, des particularités sensorielles, des capacités physiques de l’enfant.
Pour les enfants aimant la nature et les animaux on peut opter par exemple pour de l’équitation (à ce sujet nous avons déjà abordé l’intérêt des chevaux dans l’article consacré à la médiation animale). La randonnée peut d’ailleurs être une bonne activité à pratiquer en famille. Les autistes présentant un besoin incessant de bouger peuvent d’ailleurs parcourir un grand nombre de kilomètres.
La natation est une activité prisée que ce soit pour les enfants hyperactifs ou ceux ressentant un grand besoin de calme. Elle peut en effet être à la fois une activité délassante (l’eau soulage en effet les tensions musculaires) ou soutenue (certaines nages sont en effet très intenses).
Il est important de respecter les particularités sensorielles des enfants dans le choix de l’activité. Pour un enfant présentant une sensibilité au bruit on évitera les sports bruyants comme le basket, la boxe tandis que les enfants tactilement hypersensibles éviteront les sports tels que les arts martiaux, le rugby.
Les enfants calmes tireront des bénéfices accrus dans des activités comme la gymnastique, le yoga ou la natation.
La dyspraxie étant fréquente chez les autistes des activités stimulant la coordination permettront à l’enfant d’augmenter sa motricité fine, de mieux appréhender le schéma corporel. On trouvera dans les sports bénéfiques : la gymnastique (notamment les agrès), l’escalade, l’athlétisme, la natation, les sports de combat. On évitera en revanche les sports collectifs qui pourraient mettre l’enfant en difficulté ( football, basket, handball, …).
Les arts martiaux constituent une activité de choix pour les enfants acceptant le contact physique. Ils permettent à l’enfant de se discipliner, d’acquérir une certaine rigueur, de développer la coordination et de canaliser leur énergie.
Les enfants hyperactifs auront quant à eux de multiples bénéfices à tirer de sport plus soutenus comme l’athlétisme, l’aviron (qui présente l’avantage d’augmenter les interactions l’enfant devant être synchronisé avec le groupe) ou d’autres sports nautiques tel que la voile, le canoë kayak et la randonnée.
Nous le voyons ici l’exercice physique est important pour l’équilibre de l’enfant. Il est primordial de l’intégrer aux différentes prises en charge afin d’en optimiser les résultats. Il est donc essentiel que les associations sportives se montrent plus inclusives pour permettre à tous les autistes de disposer d’activités adaptées à leurs besoins.