La scolarisation des enfants avec TSA représente un enjeu crucial puisque seul 20 % d’entre eux vont à l’école (et pour la plupart à temps partiel).
L’intégration dans la société ne leur sera réellement possible qu’à la condition qu’ils puisse acquérir des savoirs fondamentaux que seul une scolarisation peut leur apporter.
Différents dispositifs permettent aux enfants autistes d’accéder à une scolarisation. Quels sont-ils ?
I/ La scolarisation en milieu ordinaire
Elle est rendue possible en fonction des capacités de l’enfant, de l’implication des acteurs éducatifs, de la formation des enseignants et accompagnants et des aménagements réalisés en vue de la réussite de l’élève.
S’il est difficile d’agir sur les capacités de l’élève (on peut cependant les augmenter pas à pas), il est possible de mieux former les enseignants et AESH au handicap en général et à l’autisme en particulier pour assurer une meilleure inclusion.
Il est aussi essentiel de combattre certains préjugés concernant l’autisme. De nombreux enseignants considèrent encore que les autistes ne sont pas aptes à suivre à l’école.
Par une coordination entre tous les professionnels, il est également possible de réaliser les aménagements nécessaires pour la réussite de l’enfant. Il est donc judicieux que les différents professionnels qui accompagnent l’enfant puisse donner aux enseignants des conseils quant aux dispositifs nécessaires (cela peut être un aménagement visuel de la salle de classe au moyen de pictogrammes, une structuration de l’espace qui pourrait d’ailleurs se révéler bénéfiques aux autres élèves).
II/ La scolarisation en milieu spécialisé
Elle peut revêtir deux formes : une scolarisation en école ordinaire au sein d’unité spécialisé ou une scolarisation en établissement médico-social.
1) Scolarisation en ULIS
Les ULIS (unités localisées pour l’inclusion scolaire) sont des dispositifs où l’enfant bénéficie d’un enseignement dans une classe adaptée au sein d’une école (maternelle ou élémentaire), d’un collège ou d’un lycée. En fonction de son niveau, il peut intégrer une classe ordinaire pour certains cours tout en bénéficiant d’un accompagnement par un AESH (accompagnant d’élève en situation de handicap).
Ce dispositif a l’avantage de permettre une certaine souplesse puisque l’enfant peut réintégrer un parcours ordinaire en fonction de ses acquisitions.
2) Scolarisation en établissement spécialisé
Il s’agit d’unité d’enseignement au sein des IME (institut médico-éducatif).
Ces unités d’enseignement permettent aux enfants de bénéficier d’une scolarité avec un enseignant spécialisé.
Malheureusement, le temps de scolarisation est très faible (3-4h par semaine par enfant) et ne permet qu’une acquisition minime des savoirs fondamentaux.
Fort heureusement, de plus en plus d’établissements créent des dispositifs permettant aux enfants d’intégrer une unité d’enseignement externalisée (UEE). Ces unités accueille les enfants dans une école ordinaire accompagné d’un enseignant de l’IME et d’un éducateur spécialisé. Ils fréquentent une classe en petit effectif (environ 5 élèves par classe) et sont amenés à pratiquer des activités avec les autres élèves de l’école. Ils partagent également les récréations avec eux.
III/ La scolarisation à domicile
L’instruction en famille peut s’avérer être un choix de la famille qui souhaite par là assurer elle-même l’enseignement de l’enfant. Elle peut par ailleurs bénéficier du service d’un SESSAD (service d’éducation spécialisée et de soins à domicile) pour l’élaboration d’un programme d’enseignement et notamment d’un enseignant spécialisé à domicile. Il est également possible d’inscrire son enfant au CNED.
La scolarisation à domicile peut aussi être la résultante d’une déscolarisation de l’enfant, l’école poussant hélas trop souvent les enfants autistes vers la sortie. Cette déscolarisation est d’autant plus mal vécue que les familles se retrouvent alors sans prise en charge suffisante et laissées à l’abandon par les services de l’Éducation Nationale.
Il est essentiel de rappeler que la scolarisation des enfants avec handicap est un droit et que beaucoup d’efforts sont encore nécessaire pour que la société se montre plus inclusive. Nos enfants ont le droit d’apprendre comme tous les autres.