Depuis l’abandon de la psychanalyse dans le traitement de l’autisme au début de ce siècle en France, de nombreuses thérapies comportementales visant à diminuer les troubles du comportement et à améliorer l’autonomie des personnes atteintes de TSA ont vu le jour. Etudions de plus près ces différentes approches.
I/ La méthode comportementale ABA (Applied Behavior Analysis ou analyse appliquée du comportement) dans l’autisme
Cette méthode a pour but d’apprendre à la personne (que ce soit un enfant ou un adulte) comment répondre de façon adaptée à une situation.
Pour cela, elle identifie ce qui est susceptible de provoquer la motivation de l’individu et que la méthode nomme « renforçateurs ».
Les renforçateurs peuvent être concret (jouet, aliments,…) ou sociaux (compliments, câlins,…) .
La principale critique qui pourrait être faite à l’ABA est que cette méthode ne faisant pas appel aux capacités de raisonnement de la personne mais lui enseignant uniquement à savoir répondre tel un automate à des situations bien précises, celui-ci sera incapable de répondre de manière adaptée dans des situations qui ne lui auraient pas été enseignées.
Il est souhaitable qu’au moyen de cette méthode l’on puisse enseigner à la personne que des solutions à peu près équivalentes peuvent être une réponse à une situation ou que des situations plus ou moins similaires peuvent avoir une même réponse. Cela aurait alors pour effet d’accroître ses capacités cognitives.
De plus, un comportement adapté pour un certain nombre de personne cesse de l’être pour d’autres (en raison des différences culturelles, idéologiques, …).
Nous le voyons bien : l’ABA permet d’apporter plus d’autonomie à l’enfant à la condition de pouvoir faire preuve d’une certaine souplesse. Il est donc utile d’introduire le plus tôt possible la notion de « surprise » dans la routine de l’enfant afin de faire appel à ses capacités de discernement et de pouvoir développer sa réflexion.
À noter que cette méthode est la plus utilisée dans le monde à l’heure actuelle (le Québec par exemple ne soutenant aucune autre méthode).
II/ La méthode comportementale TEACCH (Treatment and Education of Autistic and Communication Handicaped Children : programme pour le traitement et l’éducation d’enfants avec autisme ou ayant des handicaps dans le domaine de la communication)
C’est un programme d’intervention précoce. Il prône la nécessité d’une évaluation individualisée et la structuration de l’environnement de l’enfant permettant un programme d’enseignement personnalisé.
Il prend en compte les différents domaines d’intervention : imitation, perception, motricité, performances cognitives, langage, intégration sociale, comportement, autonomie.
Les grands axes de travail sont : l’aménagement de l’espace (avec l’utilisation de repères visuels), la structuration du temps (au moyen d’un emploi du temps visuel) et la structuration par la routine de travail.
Cette méthode découle de l’ABA en agissant dès le plus jeune âge.
III/ Les méthodes comportementales moins connues pour prendre en charge l’autisme
1) Le programme Early-bird
Développé au Royaume Uni, c’est un programme d’intervention précoce (avant 6 ans) comprenant des interventions éducatives, pédagogiques et thérapeutiques. Le programme dispense aux parents une formation leur permettant d’acquérir des connaissances et techniques à utiliser au domicile. La mise en place s’effectue pendant une période de 3 mois.
2) Le programme Son-Rise
Elaboré par des parents pour des parents, ce programme insiste sur la nécessité d’accepter les comportements de l’enfant sans jugement, d’établir un contact visuel. Les parents sont placés au centre de ce programme en tant qu’enseignant principal de leur enfant. Il cherche à accompagner le comportement de l’enfant pour parvenir à le modifier sans le contrer. Il se base avant tout sur le jeu interactif : en jouant avec ses parents, l’enfant parviendra progressivement à interagir avec les autres et acquérir un comportement adapté.
3) Le programme de Denver
Il s’adresse à des enfants de 2 à 6 ans. Il utilise le jeu pour permettre l’acquisition de compétences sociales, émotionnelles, communicatives et cognitives. C’est un programme individualisé. Il propose des interactions avec des adultes mais également avec les pairs de l’enfant.
4) La méthode des 3i
Elaborée par le Professeur Lelord à Tours il y a 20 ans, cette méthode d’intervention intensive utilise le jeu pour permettre à l’enfant de développer les acquisitions développementales qui lui manque. Il se décompose en 3 phases (en fonction de l’âge développemental de l’enfant) :
– phase 1 : 0-18 mois
– phase 2 : 18 mois-3 ans
– phase 3 : 3 ans et plus
Cette méthode nécessite un grand espace de jeu où l’enfant passera plusieurs heures par jour (jusqu’à 6h en phase 1), énormément de bénévoles (30 pour un seul enfant) formés à la méthode. Les intervenants (orthophoniste, psychologue, psychomotricien,…) doivent également être formés à la méthode.
La méthode suit le rythme de l’enfant (siestes, récréation) et propose un environnement ludique lui permettant de progresser et de pouvoir acquérir les compétences d’un enfant neurotypique.
Il est à noter que certains établissement accueillant des enfants autistes mettent en place des thérapies individualisées en utilisant les éléments de plusieurs méthodes afin de définir celle qui sera la plus profitable à l’enfant.